Recours de l’Association des Maires Franciliens contre la limitation à 50 km/h sur le périphérique parisien
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Le 1er octobre 2024, la Ville de Paris a décidé de réduire la vitesse de circulation sur l’ensemble du boulevard périphérique à 50 km/h, en invoquant la protection de la santé publique pour les 500 000 habitants vivant à proximité de cet axe. Cependant, cette mesure n’a pas fait l’unanimité parmi les élus d’Île-de-France. L’Association des Maires Franciliens (AMF) a pris l’initiative de déposer un recours auprès du préfet de région pour contester la légalité de cet arrêté.
Une décision contestée sur le fondement des compétences de l’État
Dans son recours, l’AMF souligne que le boulevard périphérique est classé comme une route à grande circulation, relevant ainsi des compétences de l’État, représenté par le préfet de police, et non uniquement de la Ville de Paris. « L’arrêté se base sur des articles du Code des collectivités territoriales, mais le périphérique parisien, en tant qu’axe routier majeur, nécessite une concertation plus large, incluant l’État », affirme l’AMF dans son mémoire adressé à la préfecture.
Inquiétudes pour les habitants et les professionnels des communes de la banlieue
Pour les maires franciliens, cette nouvelle limitation de vitesse aura des répercussions importantes sur la circulation des habitants de la banlieue et des professionnels se rendant quotidiennement à Paris. Philippe Jumeaucourt, maire de Méricourt (Yvelines), s’inquiète des « embouteillages supplémentaires » que cette mesure va provoquer, rendant l’accès à Paris encore plus difficile pour les banlieusards.
De son côté, Patrice Gebauer, maire du Thillay (Val-d’Oise), critique la cohérence de cette décision : « Si la réduction de la vitesse avait pour but réel de diminuer la pollution, le périphérique serait depuis longtemps ouvert aux moyens de transport alternatifs comme les vélos ou les trottinettes. »
L’absence de concertation pointée du doigt
L’AMF dénonce également le manque de concertation entre la Ville de Paris et les communes d’Île-de-France sur une décision qui impacte fortement les collectivités voisines. « Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre, mais nous demandons à être entendus et consultés sur des mesures qui touchent directement nos administrés », explique François Pelletant, directeur de l’AMF.
Des démarches politiques en parallèle
En plus du recours déposé par l’AMF, une proposition de loi est en préparation à l’Assemblée nationale. Le député du Val-de-Marne, Vincent Jeanbrun, propose que la gestion du périphérique soit transférée à Île-de-France Mobilités (IDFM), une structure qui, selon lui, serait plus à même de gérer cet axe dans l’intérêt de l’ensemble de la région.
La bataille autour de l’avenir du périphérique parisien est loin d’être terminée. Les maires franciliens entendent bien faire valoir leurs arguments pour protéger les intérêts de leurs habitants face à cette nouvelle limitation de vitesse.